Écart des mains
Quel écart de mains en bâton français ?
Je voudrais évoquer le sujet de l’écart des mains en bâton français, suite à la séance de ce matin. Pourquoi demande t’on à un élève qu’il positionne ses mains de telle ou telle façon (je pars du principe que les mains sont en pronation – pouces l’un vers l’autre). Quelle influence peut avoir deux mains collées l’une à l’autre, sur un mouvement de rotation ? Pourquoi faut il écarter les mains, mais parfois les rapprocher également ? (>> il y a de très nombreuses questions de ce type que l’on pourrait se poser). Je pense que tout bâtonniste curieux doit avoir à l’esprit que la position des mains (l’espace qu’il y a entre chaque main posée sur le bâton) peut avoir une très grosse influence, sur le mouvement et sur l’objectif de ce mouvement (touche, geste technique…).
Pour une arme légère, une main peut suffire à la porter (comme en canne > mais cela pourrait aussi être valable pour une sabre laser d’ailleurs !). Mais pour un bâton de 300 à 500 grammes, les 2 mains sont nécessaires pour porter ( >> bon je sais, certains font du double bâton – nous en reparlerons). Donc, deux mains et combien de points d’appuis ? 2, 4 ou plus ? Là encore, je pense que pour arriver une certaine compréhension des choses, le bâtonniste doit savoir combien de points d’appuis minimum il lui faut pour tenir son arme, sans trop utiliser d’énergie. Disons qu’il faut au minimum 1 point d’appui haut et un bas (le bâton est alors maintenu).
Selon l’écart que vous avez entre vos mains, les forces exercées sur les points d’appui changent et peuvent devenir très importantes. Ainsi, le fait de faire un latéral extérieur en rapprochant les deux mains et en les laissant rapprochées va créer nécessairement une compensation à faire avec le reste du corps (en général toutes les articulations hautes vont en prendre une petite couche !).
Pour peux que vous ajoutiez de l’inertie (vitesse, arme loin du corps et volte…) là, vous êtes bon pour avoir des trajectoires pourries et une maîtrise passable de l’impact…donc de la sécurité (la votre et celle de la personne en face) !
Le fait d’avoir des mains proches augmente le bras de levier de l’arme et nécessite d’ajouter des forces de compensation. Le fait d’avoir des mains écartées l’une de l’autre (avec une écart auriculaire -auriculaire équivalent à l’écart du bassin pour simplifier) permet d’optimiser la tenue de l’arme.
De mon point de vue, l’écart des mains est donc un point qu’il ne faut pas négliger dans l’apprentissage, mais également dans la recherche d’une certaine aisance.
Frédéric Morin
Professeur canne de combat et bâton français